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 La problématique des langues régionales, minoritaires ou minorées est une problématique générale où les éléments humains, historiques, géographiques, politiques et économiques s’entremêlent.

 

L’élément premier est le fait qu’une langue est le mode de communication interne à une communauté humaine. Ainsi on recense dans le monde une multitude de langues concernant des groupes humains allant de quelques personnes à plusieurs centaines de millions. La plupart de ces langues sont cantonnées à la transmission orale des éléments constitutifs de la socio-culture de la communauté. Leur fragilité est liée à celle du groupe humain considéré, insérée dans le double environnement biosphérique et socio-culturel où les nécessités de la survie individuelle et collective se confrontent aux possibilités d’adaptation.

Dans la plupart des cas les contraintes de l’environnement biosphérique, du désert de sable ou de glace aux épaisses forêts primaires ont fait l’objet de comportements adaptatifs efficaces qui ont permis la survie du groupe. Ils concernent essentiellement les approvisionnements énergétiques et la reproduction. La socio-culture du groupe a intégré ces exigences comportementales. Et chaque individu du groupe sera « élevé » dans cette socio-culture, faisant  l’apprentissage de cet ensemble de comportements qui contribuent à la survie individuelle et collective. Seul un cataclysme bioclimatique ou mécanique (mais aussi évidemment « colonial ») peut alors être à l’origine de la disparition du groupe et de la langue qui le cimente.

Les contraintes de l’environnement socio-culturel sont complètement déterminées par les systèmes de dominance qui règlent les sociétés humaines. Tant que la communauté est isolée dans une île, un désert, une forêt, sa perpétuation ne sera mise en en cause que par les changements de l’environnement biosphérique.

Par contre, dès que l’isolement est brisé, dès que cette société se confronte à d’autres, c’est celle qui bénéficie de la plus grande capacité de domination qui survivra, l’autre étant détruite en tant que groupe humain soit par extermination soit par assimilation. Deux éléments seront alors essentiels :

-       la capacité de domination déterminée par le niveau de développement des sciences et des techniques.

-       la volonté de domination conditionnée par le besoin d’accéder à toujours plus de ressources pour l’approvisionnement énergétique, et donc en particulier d’élargir le « territoire de chasse ».

 

Le deuxième élément est le fait que cette langue, pour ce groupe humain, est le support de la transmission d’un ensemble d’us, coutumes, traditions, comportements individuels et collectifs qui constituent le ciment de cette communauté humaine, ce que l’on appellera la socio-culture de cette communauté.

Un certain nombre de significations se sont au fil des ans, souvent des siècles, progressivement fixées dans la langue de la communauté. Correspondant aux exigences de la survie dans les conditions originelles, elles perdurent le plus souvent même si les conditions objectives ont changé. Inconscientes, elles sont un patrimoine commun aux membres de la communauté. Les comportements sont ainsi conditionnés en première estimation par la signification du phénomène ou de l’élément de la réalité objective extérieure aux individus. Ils sont ensuite modulés en fonction du sens que chacun va donner en fonction du moment et du lieu de l’action. Les significations les plus prégnantes au niveau du sens sont celles qui sont directement liées à la survie dans les conditions originelles. Ainsi, les rites et mythes, souvent liés à l’impression de transcendance des phénomènes observés, à la conjuration des dangers, à la préservation des constantes psychosomatiques, sont-ils très prégnants même lorsque l’évolution des sciences et des techniques les rend objectivement obsolètes. Les modes et les modèles sont en apparence plus évolutifs, et cependant ils évoluent dans un domaine de variation assez étroit. Et même les techniques (en tant que significations, rappelons-le puisque c’est cela dont il est question) qui semblent à première estimation les plus sujettes à évolution progressive et donc non soumises à la remise en cause, et encore moins à des retours « en arrière » par rapport à la marche du « progrès », peuvent être ramenées à des significations originelles à tout moment pourvu que les conditions objectives extérieures semblent contredire les significations actualisées. Ou simplement que les moyens d’acquisition de la connaissance empêchent les mises à jour. C’est le sens qui revient alors à la signification, dans une recherche du confort procuré par la congruence du sens et de la signification.

 

Le troisième élément est le fait que le développement du psychisme de chacun des individus du groupe se fait avec cette langue comme ensemble de supports de signification. Chaque mot acquis transporte la signification et les échanges d’information avec les autres et avec soi-même (la réflexivité) se font à l’aide de ces outils de signification fixée. Ces significations sont communes à tous les membres d’une communauté déterminée. Inconscientes, elles constituent la base d’insertion de l’individu dans l’ensemble socio-culturel ainsi déterminé, par l’intermédiaire des modes, modèles, techniques, rites et mythes qui règlent le fonctionnement du groupe. Seul le saut qualitatif « révolutionnaire » peut agir sur l’ensemble des significations dans un champ déterminé. Et encore faudra-t-il un temps de latence plus ou moins long avant que l’ensemble de la communauté ne revienne à un niveau d’égalité dans la circulation des significations. D’où les « conflits de génération » qui en sont la meilleure illustration. D’où le « jargon » utilisé dans tel ou tel champ de la culture. D’où la « distinction » au sens de Bourdieu, dépendante de la classe sociale et du niveau d’acquisition des outils de la langue. Et donc les ghettos linguistiques dans une société et une communauté linguistique donnée : les « jeunes des quartiers », les paysans, les montagnards …

 

La langue est par ailleurs le véhicule de l’Histoire, et cela par l’intermédiaire des histoires que l’on se raconte à soi-même et aux autres, et puis par l’appropriation des significations historiques par certains dominants, la qualification des uns et la disqualification des autres à raconter les histoires qui font l’Histoire[1]. On voit que les mythes ne sont pas loin, remodelés au fil des générations en fonction des besoins des groupes dominants, mais avec une continuité liée à une matrice originelle difficilement manipulable.

Surtout, c’est sur ces bases que se détermine, pour les membres de la communauté qui parlent la même langue, le sentiment d’appartenance à cette communauté. L’identité se révèle à la communauté par l’intermédiaire de la langue. L’étranger est celui qui parle une langue étrangère, une langue étrange, une langue qui ne dit pas les choses de façon compréhensible, qui utilise pour les significations des vocables inaccessibles à la compréhension immédiate. C’est par la langue que se reconnaissent les membres d’une communauté humaine déterminée. C’est la langue qui permet le chevauchement des psy à l’origine des groupes, des classes sociales, mais surtout de la communauté elle-même se comportant comme un organisme psychosomatique collectif. La limite entre les communautés se détermine ainsi dans la conscience individuelle en même temps que s’y installe le sentiment d’appartenance. Et du coup c’est à l’intérieur des limites ainsi déterminées que vont se jouer les comportements de solidarité mais aussi  de dominance, d’exploitation, de lutte des classes. Et c’est à l’extérieur de ces limites que se trouvera l’environnement potentiellement agressif, à surveiller, à exploiter, éventuellement à coloniser. Ainsi naît la notion de territoire nécessaire à la survie du groupe pour ses approvisionnements. Et donc la notion de frontières ; car au delà de la limite du territoire d’un groupe déterminé, il y a le territoire du groupe voisin. Et cette notion de frontière n’est pas celle qui nécessite des poteaux indicateurs pour les voisins, visiteurs ou envahisseurs, elle est intériorisée par les membres du groupe, chacun pour lui mais tous en même temps.

 

On voit à l’énoncé de ces éléments de réflexion que ce dont il est question alors, c’est d’une «communauté stable, historiquement constituée, de langue, de territoire, de vie économique et de formation psychique, qui se traduit dans la communauté de culture.[2] » c’est-à-dire une nation.

La problématique des langues est donc tout sauf une simple addition de problèmes divers. Elle sous-tend la question nationale. La problématique des langues dites régionales, minoritaires ou minorées, est complètement liée à la question nationale.

Dans un cadre étatique déterminé,  les revendications des autonom-, indépendant-, catalan-, ou autres –istes sont autant de façosn de poser la question de la nation, les attitudes compréhensives voire le soutien des gouvernants socio-démocrates ou autres, à la remorque en Europe des dirigeants du nouveau « reich » européen, relais local de l’empire états-unien, les comportements colonialistes voire expansionnistes des empires extérieurs les plus puissants (USA)[3], elle révèle toute l’étendue de l’hypocrisie de l’idéologie officielle, la soumission de ses agents, rouleaux compresseurs médiatiques, et l’ingénuité des peuples qui laissent ainsi détourner leur attention de l’essentiel.

Reprenons les divers éléments esquissés plus haut :

1)    la langue est un des éléments discriminants du concept de nation.

Avec cette proposition largement acceptée par tout le monde y compris par les ennemis des peuples en général et des nations en revendication de reconnaissance en particulier, on traite avec le même schéma des réalités différentes.

Car les autres éléments discriminants du concept de nation doivent être eux aussi convoqués au débat.

Communauté stable : existe-t-il une nation belge, une nation israélienne, une nation éthiopienne ?

La Belgique est née d’une révolution mettant en cause l’arrangement entre potentats européens qui avaient créé le royaume des Pays-Bas sur les ruines de l’empire napoléonien. Ses deux entités francophone et flamande ont cohabité longtemps grâce à l’idée que par delà les langues, il existait bien un « peuple Belge ». Mais l’opposition linguistique, son officialisation sur la base d’un territoire déterminé et des conditions économiques différentes, ont conduit à la remise en cause « officielle » d’un État-Nation belge qui n’a jamais de fait existé.

Quant à Israël, l’idée de communauté elle-même est bâtie sur une supercherie relativement récente, bien décortiquée et mise en lumière par Shlomo Sand[4]. Alors qu’en face l’entité palestinienne est bien une communauté stable, et probablement l’héritière, en tout cas sur le plan génétique, des habitants de la Judée et de la Samarie antiques.

L’Éthiopie est une République multiethnique. Les Amhara, les Oromo, les Tigray, les Afars, les Somalis et tous les autres parmi les 80 peuples qui la peuplent sont ressortissants de l’État éthiopien, mais ce sont des natiionaux Amhara, Oromo etc..

Communauté historiquement constituée : Israël et la Belgique sont artificiellement et non historiquement constitués. L’Éthiopie est une communauté étatique historiquement constituée puisque son histoire remonte en tant qu’État aux premiers siècles de l’ère chrétienne.

L’idéologie est alors convoquée pour créer des mythes nationaux qui soudent les juifs d’Israël, justifiant la structure d’État théocratique et l’exclusion de fait de 20 % de la population, arabe et musulmane. En Belgique, ce sont les antécédents historiques qui dominent dans les mythes nationaux : Duché de Flandre sous domination bourguignonne, partagé en Hollande au nord et Flandre Espagnole au sud, réunis un temps en royaume des Pays-Bas dont la Flandre Belge se sépare en 1830. La langue joue ici un rôle déterminant dans l’éveil d’une « conscience nationale » remettant en cause la Belgique elle-même. Dans le même temps, les Wallons, qui avaient largement adhéré à la Révolution Française, sont toujours tentés par un rattachement pur et simple à la France. Mais l’histoire récente est certainement l’élément le plus prégnant : collaboration avec les nazis pendant la 2éme guerre mondiale du côté flamand et aujourd’hui revendication indépendantiste par l’extrême-droite flamande.  C’est le même phénomène qui sévit en Italie avec les revendications autonomistes des néofascistes du Nord, sans parler des pays baltes où les nations se restructurent sur la base de leur appartenance à la mouvance nazie contre l’URSS.

C’est le contraire en Catalogne. Cette région espagnole est la plus anciennement constituée d’Espagne. Sa langue fut la première langue européenne à être utilisée en remplacement du latin pour la médecine, la philosophie, les sciences dès le XIIIéme siècle[5]. Le comté de Barcelone est à l’origine du royaume d’Aragon dont le souverain portait le titre de comte-roi, sa souveraineté catalane étant prévalente sur les autres. Le Parlement catalan (les Corts) élisait son souverain dès les origines et la Generalitat de Catalunya existe depuis 1359 sans discontinuer. Dès l’instauration de la République, la Generalitat accèda à l’autonomie après une brève tentative de République Catalane. Dirigée par une gauche radicale majoritaire, elle procéda à la collectivisation des grandes compagnies de commerce et d’industrie. Écrasée en 1939, la Catalogne et son peuple, y compris la bourgeoisie, font le choix de l’antifascisme et la langue catalane est le porte-étendard de la résistance antifranquiste. Aujourd’hui, l’indépendantisme est porté tant par la gauche républicaine que par le centre droit bourgeois. Et dans le contexte des contradictions du capitalisme qui s’aiguisent, la tentation séparatiste réunit une majorité de la population (sondages récents).

L’Éthiopie est au bord de l’explosion en permanence. Seule la structure extrêmement autoritaire du pouvoir maintient une cohésion de façade.

Communauté de territoire : elle découle de la précédente.

L’installation d’un État artificiel sur un territoire déterminé ne crée pas une communauté de territoire. Il n’est que de regarder la carte « politique » du continent africain pour voir comment ont été déterminés les territoires étatiques au mépris des peuples, des langues, des cultures, des traditions et des histoires particulières des peuples, et cela au nom du fait que « l’homme africain n’est pas entré dans l’Histoire ». Et du coup, les velléités d’accession à l’existence des nations ainsi regroupées voire morcelées par ces frontières artificielles et leur lutte lorsqu’elle se structure et se mette en place ne sont que des « luttes tribales ».

Communauté de vie économique : elle ne peut exister que sur un territoire déterminé et avec une histoire qui met en place les structures économiques. Celles-ci peuvent être aussi diverses que l’industrie, le commerce (Catalogne, Flandres) ou l’élevage strict (Pays Afar). Lorsque le niveau de développement des sciences et des techniques le permet, elle apparaît avec la mise en commun des ressources, l’installation de voies de communication et de transport des marchandises, L’unification des modes de distribution de l’énergie, la création de monnaie, l’uniformisation des prix et des salaires sur l’ensemble du territoire, les compensations entre régions par la circulation des marchandises et le contrôle de la circulation des capitaux et des marchandises aux frontières.

Communauté de formation psychique qui se traduit dans la communauté de culture : c’est ici que l’on retrouve la langue comme élément, non seulement fédérateur, mais formateur de la structure psychique et indicateur de la communauté de culture. Nous y reviendrons plus bas.

La France est le premier État-Nation

Ce qui est sûr, c’est que ce qui est valable pour la Catalogne espagnole, les Flandres Belges, ou le Pays Basque espagnol n’est en rien transposable dans les parties de ces nations situées sur le territoire de la République Française, pas plus que pour l’Alsace, la Savoie et le « comté » de Nice. Ces zones géographiques et leurs populations font partie intégrante de la Nation Française, historiquement constituée au fil des siècles, mais née en son sens moderne le 21 janvier 1793 avec l’exécution du roi. Les régions les plus excentrées du territoire national furent celles qui adhérèrent le plus radicalement à la Révolution en envoyant des montagnards à la Convention. L’Histoire telle qu’on nous la raconte ne retient pour les questions linguistiques que les rapports Barère et Grégoire et le décret du 2 thermidor an III qui sera abrogé une semaine plus tard avec la réaction thermidorienne. Elle oublie que, dans les premiers temps, les textes législatifs et administratifs furent traduits dans les différentes langues et parlers locaux. Le souci d’égalité des citoyens devant la Loi que tout le monde devait comprendre, ainsi que la constatation que les contre-révolutionnaires utilisaient les parlers locaux pour s’opposer aux lois de la République ont conduit à décider d’uniformiser le paysage linguistique en décrétant le Français comme langue pour tous les actes officiels et son enseignement sur tout le territoire.  Les « anti-jacobins » d’aujourd’hui oublient aussi volontiers que le centralisme étatique français ne date pas de la Révolution, et que c’est Louis XIV qui interdit le catalan par exemple dans les actes officiels dès la fin du XVIIéme siècle. C’est la bourgeoisie triomphante de la réaction  thermidorienne et de ses descendants jusqu’à ce jour qui ne garda du jacobinisme que le centralisme, mais sans remettre en cause l’utilisation quotidienne et privée des langues et parlers locaux. Le catalan, le basque, tout comme l’alsacien et le breton furent parlés jusqu’au milieu du XXéme siècle sans préjudice pour les conditions d’exercice de la démocratie. Les lois Ferry de la IIIéme République, et l’Instruction Publique dans la première moitié du XXéme siècle, furent déterminantes pour la généralisation du français et la marginalisation des langues régionales aux générations les plus âgées. Les Révolutions et grands mouvements sociaux, les guerres, le service militaire, l’unification de la fonction publique, ont fait le reste. Les revendications linguistiques et culturelles concernant les langues parlées en région sont relativement récentes. L’usage du Français s’est généralisé à toutes les générations. La culture s’est progressivement unifiée autour de cette langue, devenue non seulement langue de la République Une et Indivisible, mais encore et surtout langue nationale. Dans toutes les régions françaises, même les plus périphériques, même celles où le choix national fut le plus difficile (Alsace et Moselle), la langue française est la langue des nationaux français. Avant d’être des Catalans, des Basques, des Bretons, des Flamands ou des Alsaciens, les citoyens de ces régions sont des nationaux français, partageant ensemble l’histoire, le territoire, l’économie, la langue et la culture, chacun pouvant conserver sans problème et dans la même temps, sa langue (s’il la connaît) et la pratique et sa culture, souvent plus faite de traditions, d’us et de coutumes que de pratique linguistique.

Il s’ensuit que la revendication de type autonomiste sur une base linguistique, en référence à des traditions historiques ante-révolutionnaires, est plus un prétexte qu’une réelle recherche d’identité.

Elle sert les intérêts d’une caste supranationale pour qui la notion d’État-Nation à la française est un obstacle à la mise en coupe réglée des peuples. En effet, la Nation française est issue d’un mouvement révolutionnaire qui a contaminé l’ensemble du monde. Préparé par les Lumières tout au long du XVIIIéme siècle, ce mouvement se répètera chaque fois que la noblesse, puis la bourgeoisie au pouvoir, auront repris les libertés conquises dans le mouvement :  1830, 1848, 1871 sont des dates cruciales pour le mouvement ouvrier mondial au long du XIXéme siècle. Les révolutions nées en France ont largement contribué aux mouvements nationaux dans les autres pays de l’Europe où la Marseillaise est le chant de ralliement des révolutionnaires.

Au XXéme siècle, après la saignée de 1914-1918, le mouvement ouvrier français se rallie à l’Internationale Communiste née de la Révolution d’Octobre en Russie. Le Font Populaire, la Résistance, le programme du CNR et les conquêtes de la Libération sont autant de reculades imposées à la bourgeoisie, les évènements de mai 1968, les grèves pour la préservation des retraites et des acquis sociaux en 1995, sont autant de mouvements de masse où c’est l’ensemble de la nation française, sans distinction de localisation géographique ou d’origine linguistique qui se met en branle. C’est contre ce « mauvais exemple » permanent que le travail de sape de la nation française est engagé depuis des décennies. Et loin de correspondre à une avancée dans la Liberté, l’Égalité et la Fraternité, ce travail consiste à dépecer la nation en aiguisant les particularismes, le particularisme linguistique en étant un parmi d’autres. Il est cependant significatif car, d’une part, il fait appel à des archaïsmes psychologiques pour dévier la prise de conscience des responsabilités dans la crise économique et sociale du capitalisme, mais d’autre part il s’attaque à la langue française, ciment de l’unité de la nation par delà les particularismes. La France, patrie des Droits del’Homme, est en fait la patrie de la Révolution qui a servi de modèle à la plupart des peuples du monde. Je renvoie pour cette partie à mon analyse « à propos de la théorie du genre »[6], et à l’utilisation concomitante de l’impérialisme linguistique du tout-anglais et des revendications linguistiques régionales.

 

2)    la langue est l’élément de base de la « communauté de formation psychique qui se traduit dans la communauté de culture ».

Si je reprends ainsi la lettre du document précédemment cité sur la question des nationalités, texte publié en 1913[7], c’est que j’ai plaisir à souligner ainsi la continuité théorique de la pensée matérialiste, particulièrement du matérialisme historique. Cherchant à poser convenablement la problématique des nations et de nationalités, l’auteur fait appel à la notion de formation psychique, notion qui reste inédite dans les catégories retenues par les sciences bourgeoises du psychisme, comme dans celles de l’anthropologie et de la sociologie. Par la suite, la psychologie matérialiste qui s’est développée en URSS sous l’impulsion de Léontiev[8], a apporté des éléments éclairants sur le sujet, et ce sans qu’aucune référence ne soit faite à cet « antécédent », les champs d’intervention n’étant pas « recouvrants », même partiellement.

Et lorsque j’ai, moi-même, abordé le thème du développement du psy dans le cadre d’une réflexion sur la réalité d’une physiologie psychosomatique de l’être humain, j’ai totalement ignoré cette dimension proposée pour le concept de nation. Je me suis appuyé sur les travaux de Léontiev, mais aussi ceux de Laborit, de Wallon, de Groddeck, de la médecine chinoise. Je me situais néanmoins objectivement dans la tradition matérialiste et donc dans le même corpus théorique général que Staline parlant des nationalités.[9]

Car c’est bien de formation psychique qu’il s’agit.

Le cerveau a une particularité parmi les organes, c’est que son développement obéit certes au programme génétique (inscrit dans les gènes) mais aussi et surtout aux influences de l’environnement. Les structures nerveuses centrales se mettent progressivement en place sous l’influence des sensations issues de la peau, des muscles et autres organes en mouvement, des organes internes etc.. S’il manque un segment de membre, la zone correspondante du cerveau ne se développera pas.

Le psychisme se développera sous l’influence du langage, le plus souvent langage sonore articulé (et pour les sourds, langage des signes). Les superstructures neuropsychiques se constituent sous l’influence des affects de l’environnement, dont le langage est un élément essentiel dans l’espèce humaine. Il est en effet le produit et la base de fonctionnement du deuxième environnement, spécifiquement humain, l’environnement social. C’est le langage qui apporte à l’organisme en formation les éléments qui lui permettront de structurer sa capacité de communiquer avec les autres, mais aussi avec lui-même (de réfléchir), de refléter le monde dans ses structures neuropsychiques. Privé du contact avec les autres être humains dans la période de formation, donc privé des apports du langage, un enfants n’apprendra jamais à parler, et de fait ne pourra jamais penser. [10]

Le langage est donc un élément essentiel de l’accession au statut d’être humain, de personne pensante, de personne dotée de la conscience humaine qui nous différencie des animaux.

On comprend dès lors l’importance de la langue dite « maternelle ».

C’est cette langue qui officie comme langage pour le développement du Naissant[11]. C’est elle qui se met en place comme référence mentale dans les interconnexions neuronales qui servent de base à la pensée. Sa structure lexicale et syntaxique, historiquement déterminée au fil des générations dans une population donnée, conditionne la façon de penser par l’imposition des modes, modèles, techniques, rites et mythes qu’elle transporte.

Le bi- voire le multilinguisme pour le nouveau-né mettra en place autant de types d’interconnexions que de langues pratiquées.

Ce qui est important à retenir, c’est que la communauté humaine qui a en commun une langue sera formée d’individus ayant reçu une formation psychique commune. Ces individus ont une structure mentale de base, formée à partir de la langue maternelle.  C’est d’ailleurs dès cette période que s’installent les différences sociales entre les individus : dans un milieu favorisé disposant d’un vocabulaire riche, l’enfant aura en structure des outils de pensée plus performants que dans un milieu défavorisé où le vocabulaire est moins riche. L’instruction qui viendra par la suite pourra rattraper une partie des conséquences grâce à la mémorisation mais les outils de base, mis en place en structure dans la période dite « sensible » seront eux définitivement constitués.

Ce qui est sûr, c’est que la communauté de formation psychique qui résulte de la communauté de langue est un élément essentiel de la cohésion du groupe.

Nous avons précédemment étudié le mode de constitution, de fonctionnement des regroupements humains et le mode d’adhésion des individus à ces groupes[12].

« Ces regroupements dépendent de la communauté d'intérêts des individus qui les constituent; en fait ils dépendent du reflet que se construit chacun de son intérêt et de la congruence de ces reflets dans un temps et dans un lieu.

  Objectivement, l'appartenance à un groupe est perçue comme devant permettre d'augmenter la gratification de l'individu, c'est-à-dire de mieux maintenir son homéostasie. Le groupe humain, ensemble englobant des individus vivants, se comporte comme un ensemble vivant. Comme dans tout ensemble vivant, la survie du groupe doit permettre la survie de  chacune des parties et la survie de chaque partie assure la survie du groupe.

Le regroupement est  donc une affaire d'intérêt. Le groupe est un ensemble dont les parties profitent. »

« … pour chacun, le reflet conscient de son intérêt parcellisé immédiat pourra être noté: homéostasie[13] sociale restreinte. » … « L'homéostasie sociale généralisée est liée à l'appartenance à un groupe beaucoup plus large d'individus ayant le même  type de place dans les rapports de production. »

Suivent les notions de groupe social fondamental, (regroupement des individus ayant objectivement le même intérêt au développement des rapports sociaux), et de groupe social anecdotique (leur signification est liée à la  fonction occupée par ses membres dans le système de répartition de la plus-value.)

La communauté nationale est le regroupement englobant pour les groupes sociaux fondamentaux. La conscience d’y appartenir est basée sur les éléments constitutifs de la nation, indépendamment de l’appartenance à tel ou tel groupe social, à tel ou tel niveau de la hiérarchie des dominances. Et la langue est le premier outil de discrimination de l’appartenance à une communauté nationale. Cette conscience d’appartenance est confirmée par les limites repérables du territoire, par les histoires qui se racontent à propos de cette communauté nationale, par la congruence d’intérêts économiques liés à la communauté de vie économique.

Mais l’essentiel est la communauté de formation psychique dont la langue est le facteur premier de structuration organique des superstructures neuro-psychiques dans l’ontogénèse de l’individu.

 

La langue maternelle

Il s’ensuit que la problématique des langues ne peut être raisonnée en dehors de cette incontournable réalité. La langue maternelle est la première en cause. La coexistence d’une langue maternelle (langue du groupe familial) et d’une autre langue (langue de la communauté nationale) ne sont que des éléments de valeur ajoutée à la structure définitive du cerveau. Les performances intellectuelles ultérieures, particulièrement en ce qui concerne les apprentissages de tous ordres, en sont nettement démontrées.

Du coup la notion de bilinguisme amène à la notion de langues, non pas minoritaires, mais minorées dans leur importance, leur intérêt, leur traitement, dans un contexte national déterminé. Ce qu’il faut souligner, c’est que le bilinguisme vrai n’existe que dans le contexte familial, soit du fait des parents parlant deux langues différentes, soit du fait d’une langue familiale différente de la langue de la communauté nationale, soit par la présence d’une personne impliquée dans le développement de l’enfant parlant une langue différente. L’appartenance concomitante à deux communautés linguistiques ne mettra en cause ni l’une ni l’autre ; et ce sont les regroupements à base sociale qui détermineront le choix de l’une ou de l’autre suivant les moments et les besoins de l’homéostasie sociale  de l’individu.

Totalement différente est la situation dite « immersion linguistique » scolaire. Il s’agit là de l’apprentissage précoce d’une langue supplémentaire par rapport à la langue maternelle. Il s’agit là d’un choix éducatif qui intervient en tout état de cause après la période de structuration, après que l’ « information-structure » de l’individu se soit fermée (vers 2ans ½). Elle fait appel alors aux mécanismes de mémorisation.

Elle n’entame pas la perception globale d’appartenance à la communauté familiale qui intègre la langue maternelle, ni à la communauté nationale qui intègre la langue des rapports sociaux quotidiens comme déterminants. Le plus souvent aujourd’hui, dans une communauté nationale donnée, la française en particulier, la langue maternelle et la langue nationale sont confondues, confortant la communauté de formation psychique.

 

3)    la  langue est le mode de communication interne à une communauté humaine

Dans le quotidien, les rapports entre individus vivant dans un même environnement socio-culturel sont essentiellement organisés par le truchement de la langue. Certes, des sourires ou des grimaces, des effluves, des fragrances, des couleurs, des coups de poing ou des caresses, sont et restent des moyens de communication entre les individus. Mais l’essentiel passe par la langue. C’est elle qui précise l’intérêt pour le beau ou le laid, le bon ou le mauvais, qui explicite les raisons des actions, les attentes, les peurs, les joies afin de les échanger, de les partager avec les autres.

Mais surtout, elle est le véhicule de la prise de conscience.

Dans notre cerveau, le système limbique est siège de la mémoire à long terme et aussi  le siège de l’affectivité : j’aime, je n’aime pas, c’est le cerveau limbique qui stockera les informations à la base de ces appréciations. Il mémorise les expériences avec leur tonalité agréable ou désagréable. C’est cette partie du cerveau qui induira les comportements d’évitement ou au contraire de recherche de situations connues, de ré-enforcement ou d’effacement de comportements induisant ces situations. Situé en dessous du cortex qui est le siège de la conscience, c’est lui qui détermine nos actions, nos réactions de toute nature, et ce de façon inconsciente. La conscience, avec l’éducation comme guide, se contentera de les moduler.

C’est ce qui conduisait Henri Laborit à dire : « les structures limbiques déterminent nos actions, et nous en savons pas ce qu’elles nous nous font faire. Et le cortex passe son temps à chercher à les expliquer et à les justifier. »

Et bien entendu c’est la langue qui sert à ces explications pour soi-même et pour les autres. « Je ne sais pas ce qui m’a pris… » est la formulation la plus fréquente pour certains comportements que rien, sauf des éléments de référence issus de l’expérience mais complètement enfouis dans les tréfonds de la mémoire, n’explique ni ne justifie.

La langue est l’outil de la réflexion (communication avec soi-même) en même temps que de la communication avec les autres.

Elle gère les « aller et retour » de la réalité à la conscience que l’on en a (prise de conscience), en interprétant le reflet de cette réalité, reçu par l’intermédiaire des sens.

La signification portée par les mots de la langue, sert de base à la réflexion. Mais elle est inconsciente. Elle intervient cependant au niveau les filtres d’affect qui à tout moment protègent les structures neuropsychiques contre les affects « agressifs » en les occultant, en les masquant ou en les refoulant.[14]

C’est le sens que chacun y met qui sera verbalisé dans la communication avec soi (réflexion) et avec les autres. Et c’est ce qui sera transporté dans la langue de communication sociale.

Sens et signification sont ainsi totalement liés par le processus de verbalisation, non seulement dans la conscience mais dans le mode d’échange entre les individus. Et la (les ?) langue(s) maternelle(s), celle(s) qui a (ont) présidé à la mise en place de structures neuropsychiques au moment de leur structuration occupe(nt) une place et remplissent un rôle irremplaçable pour chaque individu.[15] Les langues apprises ultérieurement apportent des algorithmes nouveaux, des moyens de communication extra-communautaire, des possibilités d’accéder à des informations non directement accessibles dans la langue maternelle. Elles ne peuvent en aucun cas être mises au même niveau sur le plan psychosomatique, c’est à dire sur le plan du fonctionnement de l’organisme humain confronté à son double environnement biosphérique et social.

 

Le cas particulier du catalan au sein de la nation française.

 

Ce sera en guise de conclusion de ces réflexions sur la problématique des langues que je viendrai à ma langue maternelle catalane, concomitante et non concurrente de ma langue maternelle française.

Aujourd’hui, rares sont les catalans du nord qui, comme moi, sont totalement bilingues. La raison en est connue et fort simple : l’école de la IIIéme République était celle, non pas de l’Éducation Nationale mais de l’Instruction Publique. Il s’agissait d’enseigner au plus grand nombre à lire, écrire et compter. Le but avancé était la création d’un ascenseur social permettant aux plus méritants d’accéder aux plus hautes destinées pour tous les citoyens de la République. Subsidiairement, les cours commençaient  tous les matins par la « leçon de morale » : l’histoire et la géographie incitaient à la cohésion nationale en gommant les particularismes internes, en exaltant les actions extérieures et en créant des mythes pour cimenter la communauté nationale.

L’apprentissage de la langue française fut ainsi généralisé et présenté comme l’élément essentiel des apprentissages pour accéder à l’ascenseur social républicain. Il s’ensuivit une véritable chasse à la langue catalane, langue maternelle de l’immense majorité de la population. Au niveau institutionnel cela se traduisit par l’interdiction de parler catalan à l’école, même dans la cour de récréation. Mais cela se doubla au niveau familial par l’intériorisation de ces interdits comme éléments de progrès vers l’ascenseur social. On cessa de parler catalan aux enfants. On culpabilisa ainsi les grands-parents qui le faisaient encore car ils ne connaissaient réellement que le catalan. Les parents jouèrent le jeu de la langue de l’école. Ainsi, en une génération quasiment, la langue catalane disparut presque totalement des conversations des jeunes gens éduqués. Et au Lycée par exemple, seuls les internes issus des villages éloignés  continuaient à échanger dans cette langue. Dans les villages, les pratiques communautaires et les traditions perdaient de leur importance au profit de la télévision omniprésente. Les vieux ne parlaient plus catalan qu’entre eux  et les jeunes étaient exclus de cette transmission patrimonial linguistique.

Surviendront alors en Catalogne Nord deux phénomènes qui ont accentué le processus.

Un choc démographique et économique d’abord : la fin de la guerre d’Algérie vit l’arrivée d’un très fort contingent de population pied-noir qui créa un déséquilibre démographique essentiellement en ville. Cette population n’était pas catalonophone ni disposée à le devenir. Les premiers arrivés de la population de rapatriés réinvestissaient massivement dans les entreprises et les terres faisant monter les prix à des niveaux jusque là inconnus.

Et lorsqu’arrivèrent les suivants, ceux qui n’avaient emporté que leur baluchon, ils occupèrent de façon prioritaire la plupart des postes de fonctionnaires, et la plupart des logements sociaux. L’exode des diplômés locaux, déjà amorcé par les nécessités de la mixité nationale française, devint massif.

Un choc linguistique ensuite : coïncidant avec la fin du franquisme, la « Renaixança » de la langue catalane, favorisée dans le Sud par le retour de la Generalitat de Catalunya, déborda dans la Catalogne-Nord.

Une multitude d’institutions vit le jour. Elles se donnaient pour mission la renaissance du catalan par l’enseignement de la langue. Le choc linguistique vint du fait que le catalan enseigné n’était pas le catalan de la Catalogne Nord mais le catalan du Sud, rapidement normalisé pour la nécessité de son utilisation officielle dans le contexte de l’autonomie (« normalitzat » ou « normatiu »). On expliqua aux enfants qui suivaient ces enseignements qu’il y avait un « veritable català » et que le parler des grands-parents n’était pas celui-là. Après avoir fait intérioriser le fait que parler catalan aux enfants leur créerait des difficultés pour parler français, on intériorisa le fait que parler le catalan de la maison, le catalan du pays, le catalan du Roussillon, du Conflent, du Vallespir ou de la Cerdagne, serait pour les enfants un obstacle pour apprendre le « veritable català ». Et on a fait taire les vieux qui auraient encore pu transmettre la langue et la culture. On a importé des traditions étrangères à la région : calçots, caga tío, gegants, castells etc[16]

Résultat des courses : personne ne parle plus le catalan du nord. Et personne ne parle non plus le catalan importé du sud : les seuls qui le pourraient sont les enfants instruits dans les écoles catalanes ou bilingues, mais pour eux c’est la langue de l’école, une matière comme une autre qui n’a rien à faire en dehors de l’institution.

Cela relativise complètement les revendications autonomistes à base linguistique.

Car la question centrale pour une langue au choix régionale, minoritaire, ou minorée, c’est de savoir si elle est parlée par la population, si elle remplit bien cette fonction de ciment d’une communauté humaine. Si c’est oui, alors le fait de la traiter de manière secondaire voire de chercher à l’éliminer est une action non-humaniste, de type colonial.

Mais  si ce n’est pas le cas, si c’est devenu un élément accessoire purement folklorique et sans rapport avec les nécessités du quotidien, alors il faut la traiter comme telle. Avec tout le respect dû à son rang de forme élaborée d’une catégorie de la conscience humaine, mais sans lui donner ou lui demander plus que ce qu’elle peut donner.

Vivre en pays catalan (c’est ainsi que mes congénères nomment, en français, leur « petite patrie ») aujourd’hui, c’est vivre au sein de la nation française. Parler catalan aujourd’hui dans ce petit pays, c’est perpétuer une tradition en espérant lui redonner place dans les structures psychiques des habitants. Apprendre le catalan à l’école, catalane ou bilingue, c’est bénéficier d’un plus dans les futures relations avec les habitants du Principat, de la Franja de Ponent, des Illes Balears et du Païs Valencià.

Mais ce n’est certainement pas plus que cela, et en tout cas pas une façon de retrouver une chimère que la réalité démographique, économique et linguistique ne soutient plus.

 

[1] Annie Lacroix-Riz – L’histoire contemporaine sous influence

[2] Joseph Staline. Le marxisme et la question nationale. 1913

[3] Claude Hagège . Contre la pensée unique . Odile Jacob ed. 2012

[4] Schlomo Sand. Comment le peuple juif a été inventé. Paris 2008

[5] Ramon Llull 1232-1315

[6] el-sirachaire.over-blog.com

[7] ibidem note 1

[8] A. Leontiev. Le développement du psychisme. Editions sociales 1976

[9] C-E Tourné – Le Naître Humain . L’Harmattan Paris 2000

[10] C-E Tourné - Le Naissant . L’Harmattan Paris 2006 chapitre 5 – La conscience

[11] Le Naître Humain ibidem

[12] Le Naître Humain ibidem

[13] homéostasie : capacité que peut avoir un système quelconque (ouvert ou fermé) à conserver son équilibre de fonctionnement en dépit des contraintes qui lui sont extérieures (Wikipedia)

[14] le Naître Humain : chapitre 12 : théorie générale.

[15] Ibidem : chapitre 13 : mutation princeps

[16] traditions catalanes en œuvre en Catalogne Sud mais étrangères au nord.

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