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Lettre posthume à un camarade stalinien

à mon camarade Ramon Ferrer.

Tu es parti avant que j’aie pu finaliser cette déclaration que je n’avais pas envisagée sous forme de lettre mais qui était, avec toi, une sorte d’acte de foi puisant ses racines bien loin dans le temps de ma vie, et régulièrement conforté par des lectures toutes concordantes.

Alors voilà.

Comme tu le sais je suis né de la rencontre de deux résistants. Chacun avait son parcours propre.

Ma mère avait traversé l’Europe de l’est dans le ventre de sa propre mère qui fuyait les persécutions antisémites dans la Pologne de 1920. La jeune Union Soviétique était alors en butte à la coalition des États bourgeois contre la révolution profonde qu’elle apportait au monde. La Pologne n’existait que depuis 2 ans mais les mauvaises habitudes prises sous l’empire russe, les us et coutumes inspirées de la doctrine de l’Église qui fait des juifs les meurtriers du Petit Jésus, n’avaient pas cessé pour autant. Les pogroms et les persécutions se multipliaient à ce moment au point de nécessiter une commission d’enquête internationale.

Ceux qui peuvent, maisons détruites et villages incendiés, fuient. Le périple de mes grands-parents les conduit dans la direction de Budapest où ma mère, Hannah, voit le jour le 22 août. Il reprend après une semaine de repos et la famille arrive à Lunéville en novembre. Que savaient-ils de Staline, ces pauvres hères fuyant sans but précis une persécution millénaire ? Rien évidemment.

Le père, tailleur, travaille pour l’armée pour laquelle il confectionne des uniformes d’officiers. Il gagne ainsi pauvrement sa vie. Deux filles viennent compléter la famille : Kate et Lili.

Hannah se montre très vite brillante en classe, elle obtient une bourse en passant l’examen ad hoc d’où elle sort première du département de Meurthe-et-Moselle. Parallèlement elle joue du piano et rapidement complète ses revenus avec des cours qu’elle dispense autour d’elle.

Inscrite à l’université elle passe divers examens de lettres classiques. Elle s’engage très tôt dans le mouvement des Éclaireurs Israélites. C’est là que lui est attribué le surnom de Kooka qui lui restera dans sa famille, du nom de l’oiseau rieur. Mais la « drôle de guerre », puis la guerre elle-même arrivent. Fuyant les régions de l’est particulièrement menacées, et le père ayant disparu de la circulation, elle obtient un poste d’institutrice à Saint Valéry en Caux, et s’y installe avec sa mère et ses petites sœurs. Arrivent les lois antisémites qui la font rayer des cadres de l’éducation nationale. Elle organise rapidement son départ vers Toulouse où elle arrive avant l’exode. Là, dans le cadre de l’État vichyste, elle reprend ses activités d’éclaireuse et se fait embaucher comme assistante sociale. En fait elle entre dans la Résistance. Dès l’année 1941 elle adhère au Parti Communiste Français, probablement sous l’influence d’un ami, philosophe, résistant, connu dans ce contexte sous le nom d’Émile. Elle assure des liaisons dans un premier temps avec les internés du camp de Gurs, républicains espagnols d’abord, puis communistes de toute origine et bien sûr enfin juifs raflés par la police de Vichy. Elle entre aux FTPF. Elle a surtout alors des fonctions de liaison entre les différents niveaux d’organisation et de commandement. Sa connaissance parfaite de la langue allemande, qu’elle parle sans aucun accent décelable, lui font confier des missions de renseignement. Jusqu’au jour où son réseau est menacé et où la direction décide de son transfert vers Lyon. Là elle change de nom, entre complètement dans la clandestinité. Sous le nom de guerre de Marie-France, elle est affectée au printemps 1944 à l’État-major régional dirigé par le commandant Lepetit dont elle devient l’agent de liaison. Elle participe à la libération de fort Montluc, assure diverses missions de liaison avec entre autres les maquis de la vallée de l’Azergue.

En rendez-vous avec Émile place Belcourt, elle assiste à son assassinat par les agents nazis.

Le 27 aout, les FTPF déclenchent le soulèvement pour la libération de Lyon. Les responsables de l’armée américaine qui remontent la vallée du Rhône ont fait la jonction avec les FFI. Ils ont aimablement mis à la disposition du Commandant Militaire Régional Lepetit une voiture de commandement frappée de l’étoile blanche. Le 29 aout elle assiste au mitraillage aller et retour de la voiture par deux avions de l’US Air Force. Les états-uniens ont à cœur de décapiter la résistance communiste. Le commandant Lepetit est blessé mais vivant. Il s’appelle en réalité André Tourné. Elle restera auprès de lui dorénavant et l’épousera le 14 novembre.

Mon père, lui, était né en France, plus particulièrement dans ce que l’on appelle sur place « le pays catalan », ignorant superbement le fait que l’essentiel des pays catalans (au pluriel) se situe de l’autre côté des Pyrénées. Il était le fruit des amours improbables d’un courtier en vins veuf, et pourvu de deux fils, et de sa bonne, une robuste montagnarde de 29 ans. Quand la grossesse se révéla, il était dans les tranchées, respirant les gaz moutarde allemands qui allaient le tuer à petit feu. Il envoya une carte postale, écrite au crayon, endossant la paternité de l’enfant à venir. Il mourut quand André avait 9 ans. Restait le grand-père, déserteur de l’armée de Faidherbe en 1871 quand on avait voulu les envoyer contre la Commune de Paris. Car il était républicain ce grand-père. Et républicain dans un village de la Salanque où les nantis étaient royalistes et maudissaient la République à chaque occasion. Être républicain alors c’était être un révolutionnaire, un communiste avant l’heure. C’est ce grand-père qui le marqua et lui passa le gène de la révolte, de la rébellion, de la révolution. À 10 ans il quittait l’école pour aller labourer chez les autres tandis que sa mère vendait son lait comme nourrice mercenaire. À 15 ans il adhérait aux Jeunesses communistes dont il devint un responsable rapidement. Son université à lui fut l’Université Ouvrière de Politzer et Vaillant-Couturier. Le 18 juillet 1936 il est à Madrid pour représenter le Comité Central des Jeunesses Communistes. Il s’engage immédiatement dans les combats antifascistes et participe à la défense victorieuse de la Cité Universitaire. Il participe ensuite à la mise en place des Brigades Internationales. Rentré en France pour faire son service militaire, il retournera en Espagne en 1938 et jusqu’à la fin de la guerre civile. Pour lui, Staline existe déjà. En Espagne il vit le fait que seule l’URSS remplit ses engagements vis-à-vis de la république espagnole. Il assiste aux agissements de la 5éme colonne avec dans ses rangs les trotskistes locaux. Quand il revient, c’est la drôle de guerre puis la guerre. IL est fait prisonnier, s’évade plusieurs fois sans succès et finalement est rapatrié sanitaire avec un convoi dont il sera le seul survivant. ll reprend dès qu’il le peut la lutte dans les rangs du Parti et des FTP. Il déclenchera l’insurrection lyonnaise en tant que commandant militaire régional des FFI. Il sera mis hors de combat par les américains qui aimaient encore moins les communistes que les nazis. Littéralement fasciné par son agent de liaison, il finira pas l’épouser.

Ce qui est sûr c’est que chacun de son côté, c’étaient des rebelles dans l’âme, des révoltés dans le cœur. Leur vie, ils la menaient avec réflexion et détermination, ils savaient

ce qu’ils voulaient et s’en donnaient les moyens. Rien moins que des moutons que l’on conduit au sifflet avec ou sans chiens. Ils étaient communistes et assumaient leur choix politique qui était aussi un choix de vie. Staline a acquis à ce moment la stature immense du véritable sauveur de l’Humanité. À la tête de l’Union Soviétique, il incarne la lutte victorieuse des peuples contre le nazisme. À la tête du Parti Communiste de l’URSS, il est pour tous les communistes le dirigeant mondial le plus respecté. Pour les communistes forgés dans la lutte clandestine contre l’occupant et ses relais dans la société et l’État bourgeois, il est une partie éminente de la chair du mouvement révolutionnaire auquel ils appartiennent : ils l’aiment.

Et c’est dans leur bouche que j‘ai entendu pour la première fois parler de Staline : et dans la bouche de mon père en parlant à ses enfants c’était « le papa Staline ».

Aussi, lorsque en mars 1953 il décède, c'est le regard brouillé à travers mes larmes d’enfant que je me rappelle avoir longuement contemplé la Une de l’Humanité avec sa photo et le titre : Édition spéciale : Staline est mort.

Le qualificatif de « stalinien » est venu plus tard. En 1959, au cours des élections législatives suivant le coup d’état de de Gaulle, le candidat « socialiste » Arthur Conte fait placarder ses affiches avec comme gros titre : « Faites barrage contre le candidat stalinien ». Le candidat stalinien, c’était mon père. Du coup, et immédiatement, sans même que cela puisse être le résultat d’une réflexion politique, le gamin de 13 ans que j’étais se sentit stalinien. Si « stalinien » qualifie mon père, alors je suis stalinien.

Par la suite je me suis engagé politiquement, dans les Jeunesses Communistes d’abord, au Parti Communiste ensuite. La guerre d’Algérie faisait rage, les pieds noirs de l’OAS envahissaient littéralement Perpignan. Les attentats se succédaient. La maison de mes parents était marquée de bombes de peinture rouge et il s’en fallut de peu que mon père ne soit assassiné. Interne dans mon lycée, je suivais les cours le jour et sortais la nuit pour des collages d’affiches ou des réunions. À cette époque encore, adhérer au Parti ne faisait pas de vous un communiste. Il fallait suivre les cours des écoles, élémentaire d’abord, fédérale, puis centrale ensuite où on enseignait les rudiments du marxisme et les fondements de la politique du parti.

Cependant on ne parlait pas de Staline. Le XXéme congrès du PCUS (26/02/1956) était passé par là. La gangrène du rapport secret de Khrouchtchev, avait fait et continuait à faire son œuvre. Ce rapport n’était secret que pour les communistes puisque le New York Times a été le premier à le publier dès le 16 mars. Il imputait à Staline tout une série de crimes et de comportements délétères. La bourgeoisie évidemment emboîtait le pas, faisant de Staline le pendant de Hitler. La propagande bourgeoise à base américaine se déchaînait contre lui mettant en avant les « purges », le « goulag », les « famines » en Ukraine et ailleurs. L’anticommunisme se nourrissait des prétendues révélations du « rapport secret » et en faisait une litanie quotidienne. Pendant quelques années le PCF résista à ces infamies. Mais la particularité des mensonges, surtout répétés à longueur d’antenne suivant le précepte de Goebbels, c’est que les contrer nécessite bien des conditions qui n’existaient pas alors. Peu de documents étaient disponibles qui ne seront publiés qu’après la chute de l’URSS. De guerre lasse, les dirigeants du PCF (surtout dès après la disparition de Jacques Duclos) ont commencé à faire profil bas. L’eurocommunisme avec à sa tête Berlinguer et Carrillo était tentant pour se démarquer de cette histoire entachée de crimes et d’infamies. On se laissa tenter. De fil en aiguille, ce qui n’était au début qu’une difficulté pour les réponses politiques à des attaques du type coup-bas devint une sorte de compromis (pour le programme commun) puis une véritable compromission. Non seulement Staline n’était plus cité comme dirigeant historique de l’URSS, encore moins comme celui qui avait conduit l’URSS à la victoire sur le nazisme mais dans la bouche même des communistes son nom était vilipendé et chacun avait à cœur de rejeter le « stalinisme ». La « déstalinisation » qui s’ensuivit fut le prétexte à éloigner des responsabilités dans le parti les authentiques révolutionnaires, voire à les exclure carrément. Ton cas est exemplaire à cet égard. Celui de mon père fut traité différemment : une instruction interne au Parti a détourné de nombreux communistes du vote pour leur candidat André Tourné, provoquant l’élection de Sergent, assassin OAS même pas repenti. C’était en 1986.

A l’intérieur du Parti, la bataille avait fait rage pour maintenir le cap révolutionnaire. Au XXIéme congrès, la direction prônait déjà l’abandon de nombreuses bases politiques tant dans le programme que dans la stratégie ; elle fut battue.

Elle prit sa revanche au XXIIéme congrès par un véritable coup de force au moment de la désignation des délégués. Sous prétexte de rajeunissement, de nombreux délégués peu ou pas formés acceptèrent ce qui s’avéra être le premier pas vers l’abandon de tous les principes politiques, théoriques et d’organisation d’un Parti communiste.

Le parti perdit de son influence sur les masses au fur et à mesure qu’il abandonnait le combat de la classe ouvrière. Il recueillait encore 20% des voix en 1978, 16 % en 1981, 10% en 1986 et 4,4% en 1988.

Dans le même temps, les mêmes évolutions se faisaient dans les autres partis communistes européens à l’exception des grecs et des portugais. Mais aussi en URSS.

En 1991 Gorbatchev signait la fin de l’URSS et la laissait en pâture au capitalisme mondial qui allait la dépecer et ramener ses habitants à des conditions de vie oubliées depuis longtemps. En quelques années, l’espérance de vie des ex-soviétiques diminua de 10 ans.

La presse aux ordres se réjouit, continua ses mensonges, et revint régulièrement sur Staline, carrément qualifié de dictateur, puis de Hitler rouge. Le P(c)F ne répond pas. Quand, dans la même période, à propos du musée Lénine de la rue Marie-Rose, un journaliste interroge Hue : il répond « Lénine connais pas. »

Le nom de « parti communiste » devient une simple usurpation.

Arrive la fin de l’URSS. Elle est saluée par la bourgeoisie et ses médias comme la fin de l’histoire. Entre autres exclamations, il se dit et se répète que « on va enfin ouvrir les archives… et on va savoir… »

On a ouvert les archives mais sur ce qui en est sorti : motus en France. Pourtant les travaux n’ont pas manqué:

Déjà en 1979, pour l'anniversaire de sa naissance Maurice Hartmann publie un Staline

Dès 1995 Ludo Martens publie un autre regard sur Staline

En 1998 l’auteur suédois Mario Souza publie : Les mensonges sur l’histoire de l’Union Soviétique

Domenico Losurdo publie en 2008 : Staline, histoire et critique d’une légende noire

Mais ce sont essentiellement les historiens états-uniens qui apporteront les éclairages issus des archives de l’URSS :

Roger Keeran et Thomas Keeny publient "Le socialisme trahi - les causes de la chute de l’URSS" qui paraîtra en France en 2013

Geoffroy Roberts : Les guerres de Staline

et surtout Grover Furr : Khrouchtchev a menti.

À propos des méthodes de la falsification historique,

Annie Lacroix-Riz publie : le choix de la défaite, l’histoire contemporaine sous influence

et

Domenico Losurdo: Le révisionnisme en histoire : problèmes et mythes

puis : Fuir l'histoire ? La révolution russe et la révolution chinoise aujourd'hui

Alors on revient sur des livres un peu oubliés mais qui donnaient les éléments de réflexion autrement intéressants que ceux de la presse bourgeoise :

John Littlpage, un ingénieur états-unien embauché par l’URSS pour exploiter l’or de la Sibérie. Tranquillement, sans parti pris, il décrit entre autres choses les sabotages, les détournements d’argent, les trahisons qu’il a constatées de la part des séides de Trotsky, Boukharine et consorts qui seront condamnés en 1937. Il commente les épurations de 1937-38 en rappelant que nombre de ceux qui avaient été condamnés en 31-33 avaient retrouvé des responsabilités afin de ressouder la famille communiste révolutionnaire. Ainsi Piatakov, dont il avait lui-même soupçonné l’activité de sabotage à la tête de l’industrie minière dès 1930. Il raconte sa découverte que les comploteurs trotskystes-droitiers se re-finançaient à travers des commandes de machines allemandes, payées au prix fort et faisant l’objet de rétribution versée à Sedov, le fils de Trotsky. Pour ce qui concerne Staline lui-même, il souligne l’importance de ses interventions dans la politique industrielle dès 1928, en particulier dans le domaine de l’or où il travaillait. Parlant de la dékoulakisation, il l’appelle la « deuxième révolution russe » et montre comment elle a permis le développement de l’activité minière, et l’industrialisation de la Sibérie.

Joseph Davies, ambassadeur des USA dans années 1936-1938 a publié en 1940 un livre de souvenirs de son expérience en URSS. Il donne son appréciation sur les procès de Moscou considérant que les accusés étaient effectivement coupables. Et lors d’une rencontre impromptue avec Staline il écrit : « un enfant aurait eu envie de l’embrasser et un chien de monter sur ses genoux ». Dans ses conclusions écrites en été 1941 alors que l’URSS s’avère résister bien mieux que prévu à l’invasion nazie, il considère que c’est grâce au fait d’avoir, dès 1937-38 décapité la 5éme colonne russe. Dans tous les autres pays attaqués elle avait ouvert la voie aux armées nazies.

Michel Sayers et Albert E. Kahn : La grande conspiration contre la Russie . Dès1947, ces auteurs montrent comment la 5éme colonne avec à sa tête Trotsky s’est développée en URSS et a été finalement décapitée pendant les procès de 1937-38, ainsi que le rôle des services secrets allemands et japonais qui la finançaient allègrement.

Anna Louise Strong : l’ère de Staline (années 60). Dans le livre elle décrit une réunion consacrée à la revue « les nouvelles de Moscou » où Staline participe sans plus. Et elle porte un jugements positif sur sa façon de laisser se développer la discussion, de donner un avis et de se ranger à l’avis général.

Il y en aura d’autres.

Au total, voilà ce qu’une simple vie comme la mienne peut retenir d’une campagne ininterrompue de calomnies et de mensonges. Le capital financier n’en finit pas de créer les conditions d’un formatage mental des masses pour les détourner de la lutte pour leurs propres intérêts. Incapable de proposer autre chose que le chômage, la misère, la désocialisation, la désespérance pour maintenir les profits du capital, le système a créé une gigantesque machine de désinformation sur le modèle parfaitement mis au point et théorisé par Goebbels : le mensonge insatiablement répété, soit en gros titre, soit en filigrane, soit de façon incidente dans un contexte sans aucun rapport direct, devient pour les récepteurs quelque chose qui ressemble à la vérité. Ainsi par exemple de « l’invasion soviétique en Afghanistan », de «l’échec du socialisme en URSS» ou du «modèle économique allemand». À tout moment, à tout propos, ces antiennes devenues des entités de vocabulaire signifiantes émaillent les « informations ». Parmi elles évidemment le « communisme totalitaire » et le « stalinisme », synonyme de dictature morale et politique.

Cette personnalisation de l’attaque systématique ne concerne guère en France que deux hommes également détestés et vilipendés par la bourgeoisie : Robespierre et Staline. Le premier identifié à «la Terreur» (avec une majuscule s’il vous plaît) et l’autre au totalitarisme dictatorial.

Or les études historiques ont depuis longtemps fait objectivement pièce à ces assimilations abusives en ce qui concerne Robespierre : c’était un révolutionnaire convaincu, incorruptible, adversaire la peine de mort, de l’esclavage des noirs, partisan de la paix, de la citoyenneté des juifs, partisan de tout ce qui pouvait permettre de sortir le peuple de la sujétion et de la misère (suffrage universel, instruction publique, taxation du prix du pain …) et naïvement respectueux de la légalité révolutionnaire jusqu’à en accepter sa propre mise à mort.

Pour Staline, les études se multiplient qui le montrent organisateur patient, débatteur respectueux, mais défenseur inflexible de la cause révolutionnaire prolétarienne. Sur le plan institutionnel sa bataille pour la démocratie en URSS a été incessante (voir la constitution de 1937), sur le plan économique les plans quinquennaux qu’il a impulsés ont été des réussites impressionnantes, sur le plan politique sa gestion des complots contre-révolutionnaires a été exemplaire et a permis d’éradiquer la 5éme colonne qui aurait interagi avec les nazis dès leur entrée en guerre comme ce fut le cas dans tous les autres pays européens. Sur le plan personnel, les quelques personnes non suspectes d’idolâtrie (J. Davies, A.L. Strong) le présentent comme abordable, sympathique même, respectueux des autres.

L’acharnement que la bourgeoisie met à poursuivre ces deux hommes de sa vindicte, l’un depuis plus de deux siècles, l’autre depuis 6 décennies trouve simplement sa cause dans le fait que ces deux hommes lui ont vraiment fait peur.

Aussi il me semble que les révolutionnaires conséquents ne doivent en aucun cas accepter de participer à cette désinformation qui déforme la réalité historique et en même temps les assimile, eux et leur combat, à cette image déformée et repoussante. Cela permet à l’ennemi de classe de faire l’économie du vrai débat politique, économique et social. Et cela disqualifie la lutte pour des changements authentiques. La vraie ligne de partage entre les révolutionnaires authentiques, c’est-à-dire les communistes, et les autres, essentiellement porteurs de la « phrase » que condamnait Lénine, c’est la défense et illustration des actions et des personnalités de Robespierre et de Staline. Ce n’est pas par hasard qu’il sont les seuls de ce côté de la barricade. Et aucune compromission ne me paraît à ce sujet de mise.

Alors pour résumer, que peut-on dire de l’action de Staline ? Sa période d’intervention dans l’histoire de l’URSS couvre la période 1924-1953. C’est la période de développement vertigineux de la société socialiste. D’un pays agricole et arriéré dans tous les domaines, il fait la deuxième puissance mondiale. Les principales batailles menées l’ont été sur le front économique, avec le développement de l’industrie, la conquête de la Sibérie, la collectivisation de l’agriculture. Sur le plan de la stratégie politico-économique il a amené la deuxième révolution qui a consisté à dékoulakiser l’agriculture, à démultiplier et renforcer la classe ouvrière en renforçant son rôle dirigeant effectif sur la société et les combats révolutionnaires. Sur le plan idéologique, il a combattu les dérives gauchistes et droitières et a obtenu qu’elles soient démocratiquement battues au sein du parti. Sur le plan de la politique de développement de l’État, il a impulsé la lutte contre le complot ourdi par les trotskistes et les boukhariniens. Battus une première fois dans les années 31-33, ils ont continué à développer leurs actions de sabotage à l’intérieur, et leurs actions de trahison en pactant avec les allemands et les japonais pour démembrer l’URSS. Les procès de 1936-1938 ont permis d’éradiquer cette 5éme colonne. Dans tous les cas, les excès ont été revus, nombre de communistes ont pu réintégrer le parti, parfois certains pour continuer leurs actions subversives mais le plus souvent pour reprendre leur place dans le processus de construction du socialisme. Ce fut vrai tant dans la production industrielle et agricole que dans l’armée. Au plan de l’organisation de la société socialiste, c’est la période où les femmes ont acquis effectivement les mêmes droits que les hommes tant dans leur citoyenneté que dans leur accès à tous les échelons, à tous les postes de travail qu’à la rémunération strictement identique. C’est la période où les attitudes racistes ont été criminalisées et où une politique volontariste d’intégration des populations autochtones des diverses républiques a été mis en place permettant l’accès aux responsabilités localement et le brassage des populations au niveau de l’État multinational. Au plan de l’organisation de l’état socialiste, la constitution de 1937 devait, à l’initiative de Staline, instaurer les élections pluralistes à tous les niveaux. Sur ce point comme sur d’autres dans l’organisation des rapports du Parti et de l’État, Staline a été battu politiquement au sein des organismes dirigeants. Toute l’histoire du PC(b) de l’URSS témoigne de ses combats politiques à l’intérieur du Parti, mais aussi de son respect du centralisme démocratique. La décision prise à la majorité, même si elle n’est pas celle pour laquelle il s’est prononcé, est acceptée et appliquée. Il a tenu à conserver le rôle du Parti comme dirigeant de la classe ouvrière au pouvoir, ne participant pas au pouvoir d’État. Ce n’est qu’au moment de la guerre qu’il sera promu à la présidence du Conseil des Commissaires du Peuple. Au plan international, fidèle à la première et fondamentale attitude des bolcheviks au pouvoir qui déclaraient la Paix au monde dans leur premier décret comme gouvernement du pays, il a impulsé une politique de coopération avec tous les pays. Devant la menace représentée par les nazis et fascistes de l’Axe, il a cherché à créer une alliance avec la France, le Royaume Uni et les USA. Devant leur attitude consistant à refuser cette alliance en espérant que les nazis feraient leur travail inachevé de destruction de l’URSS dans les années 20, il a conclu de guerre lasse le pacte de non-agression qui lui a donné deux années de plus pour préparer la défense de l’URSS. Au moment de l’invasion nazie, il s’est vu confier le commandement général de l’Armée Rouge en même temps que la direction de l’Etat. de ce moment il a conduit le pays à la victoire sur les nazis et objectivement libéré l’Europe de cette barbarie. En novembre 1952, le secrétariat général du Comité Central du PCUS est supprimé au profit du Praesidium, direction collective.

Et puis, le travail qui consiste à lire et à rechercher les informations sur la période de Staline, « l’ère de Staline » comme la nomme Anna Louisa Strong, finit par faire apparaître l’homme qu’il était derrière l’homme dont les uns et les autres s’en sont fait ou en ont fait l’image. Fils d’un ouvrier cordonnier, il fait des études au séminaire, le seul endroit où un enfant du peuple pouvait espérer en faire. Et puis il entre dans la lutte révolutionnaire. Les condamnations, les emprisonnements, les déportations qu’il subit sont innombrables. Chaque fois il s’évade et repart au combat. Pendant que les responsables révolutionnaires russes vivent en exil, il est sur le terrain qu’il ne quitte jamais. Il organise, sans relâche. Il écrit aussi, avec toujours le souci de la mise en forme d’une réflexion sur les tâches à accomplir et les moyens d’y arriver. Son apport théorique sur les nationalités (1913) reste encore aujourd’hui une référence qui n’a pas trouvé son pendant. Son rapport initial, il le reprend, le repense, le réécrit, le complète à la lumière de l’expérience. Et l’image internationale de l’URSS, son organisation comme patrie de la mosaïque de peuples qui composent l’ancien empire russe, la structure même de l’État soviétique est le résultat de son travail comme commissaire aux nationalités dans les premiers gouvernements soviétiques. Le géorgien qu’il est, (« asiatique » dit Littlepage), livrera un combat acharné pour mettre tous les citoyens soviétiques sur un pied d’égalité devant les responsabilités politiques, et économiques. Et cela même si l’accès aux responsabilités de personnes sans éducation, passant brutalement d’une culture ancestrale de nomades, de paysans, d’éleveurs, soumis aux injonctions de la religion, à une culture de révolution prolétarienne, de progrès scientifique et technique, de démocratie populaire, même si cet accès imposé de façon volontariste (50 % de dirigeants originaires du pays) constitue objectivement au départ un frein au développement. La discrimination entre les hommes est criminalisée. Et ipso facto elle s’applique à un groupe plus informel mais non moins culturellement dominé dans toutes les cultures, les femmes. L’égalité de l’accès au travail, aux responsabilités et aux rémunérations est une règle intangible. Et dès le départ, deux mois de suites de couches payées au salaire habituel, crèches, écoles accompagnent la réalité vécue des femmes dans leur différence biologique avec les hommes, mais aussi dans leur responsabilité incontournable de faire des enfants pour la nation prolétarienne en construction.

Il prend la suite de Lénine après la mort de celui-ci, et les théories émises par Marx, Engels puis Lénine, il va leur donner corps. C’est Littlepage encore qui montre comment il s’affranchit, chaque fois que nécessaire, de positions théoriques manifestement inappropriées au développement de la société. Ainsi de la recherche de l’or, jusque là considéré comme une valeur liée au capitalisme. C'est lui qui impulse le travail de prospection de ce minerai et d’organisation de son extraction. Ce sera rapidement appliqué aux autres minerais dont la Sibérie regorge. Il analyse les difficultés de la collectivisation liées objectivement à la NEP, avec le développement d’une économie de « petits » commerçants, entrepreneurs, mais surtout de paysans accapareurs. En même temps, l’industrie qui se développe avec les plans quinquennaux manque de bras, le prolétariat industriel au pouvoir manque d’hommes : ce sera la « dékoulakisation » qui permettra la collectivisation effective et le développement de l’agriculture en même temps qu’elle donnera des bras à l’industrie et des pionniers à la conquête de la Sibérie. La direction politique qu’il exerce comme Secrétaire Général du PC(b) de l’URSS exige l’unité du Parti et de l’État. Les fractions à l’intérieur du parti sont tolérées jusqu’en 1930 où il devient évident que les « opposants » s’organisent au delà du parti pour renverser l’État socialiste avec la complicité des allemands et des japonais. Elles sont alors prohibées et les responsables qui sont convaincus d’actions contre-révolutionnaires sont exclus et condamnés. La plupart sont assez rapidement pardonnés et retrouvent des responsabilités car pour Staline, l’unité du parti, à la tête du combat révolutionnaire qui construit la société de type nouveau, est prioritaire. Il faudra attendre les années 1936-38 pour que se révèle l’ampleur du complot trotskyste-droitier au sein même des organismes dirigeants du Parti, de l’État et de l’Armée Rouge. Avec les risques pour l’URSS que représente le nazisme à ses portes, et l’implication des comploteurs dans des relations étroites avec les nazis qui les financent il faut agir et vite. Ce seront les procès dits « de Moscou » qui permettront d’éradiquer la cinquième colonne et éviteront à l’URSS un second front intérieur au moment de l’invasion nazie (voir J. Davies). Le principe absolu c’est la recherche de la paix. Mais les tentatives réitérées de mettre en place un front commun antifasciste avec la France et la Grande Bretagne échouent. Il faut gagner du temps. L’impensable se produit alors avec le pacte germano-soviétique. Ce n’est pas un recul dans les principes, c’est une nécessité du moment. Le pragmatisme dans ce domaine permettra d’améliorer la préparation de l’URSS devant l’inévitable qui se produit deux ans après.

Jusqu’à la guerre, Staline est secrétaire général du parti et reste à cette place. L’ambassadeur Davies est surpris de le voir au deuxième rang de la tribune officielle pour le congrès constitutionnel de 1936. Staline considère que le Parti et l’Etat doivent avoir chacun ses responsables et ses responsabilités. Il n’accèdera aux responsabilités gouvernementales qu’au moment de la guerre où il cumulera les deux, avec en outre la direction de l’Armée Rouge. Jusque là il a scrupuleusement respecté les prérogatives des uns et des autres. L’ambassadeur Davies le rencontrera incidemment, n’ayant eu officiellement à faire qu’avec les responsables de l’État Kalinine, Molotov et Litvinov.

Dans le même temps, se développe autour de lui, dans le parti, dans le pays et dans le monde, une image et des comportements que l’on appellera le « culte de la personnalité ». Les proches collaborateurs, soit qu’ils soient en admiration devant sa clarté d’esprit, ses talents d’organisation, son acharnement au travail, sa capacité à prendre les décisions qui s’imposent même difficiles, à remettre en cause des dogmes manifestement obsolètes, soit qu’ils en rajoutent pour se faire bien voir parce qu’ils sont plus courtisans que réellement responsables, colportent une image idéalisée de ses compétences et de sa personnalité. Mais surtout, c’est dans les masses que se développe l’image de l’homme providentiel. Marx avait déjà bien senti que dans tout mouvement de masse, il y a nécessairement un homme qui émerge et qui incarne le mouvement. Et il avait considéré que l’émergence d’un tel homme est un élément essentiel de la réussite du mouvement. La Russie a une histoire millénaire avec à sa tête le Tsar, dit « petit père des peuples », idolâtré comme un envoyé du ciel, et donc sacré, avec son cortège de prêtres pour l’encenser, et de soldats pour le garder. Tout à coup la Révolution libère les hommes qui échappent au servage, elle établit l’égalité entre tous, elle met au pas les anciens maîtres, elle met en place les moyens de subsistance du plus grand nombre, les moyens d’accès à l’éducation, à la culture, et ELLE S’Y TIENT. Et cela en quelques années à peine : entre la révolution et la guerre, seulement 25 années ont passé qui ont changé la Russie et le monde. Et les vingt dernières ont vu la révolution socialiste réaliser une extraordinaire trajectoire sous la direction de l’homme de la situation : Staline. Pour les russes de base, il accède au rang des saints qui ont peuplé leur imaginaire religieux, avec la différence que sous sa responsabilité, c’est leur vie terrestre qui a changé. Et dans la tourmente, dans les périodes complotistes comme pendant la guerre, il apparaît comme inébranlable dans ses responsabilités en avant des masses qui combattent la pauvreté puis l’ennemi. Mais Staline n’aime pas ces excès. Et à plusieurs reprises il le dira. En tout cas, il ne participera certainement pas à l’organisation de ces excès. Son combat politique pour la séparations des responsabilités entre le Parti et l’État, il le mènera jusqu’au bout. Il militera dans le parti pour l’élargissement du bureau politique à un praesidium beaucoup plus large, et à la suppression du poste de secrétaire général. Cela sera fait au XIXéme Congrès en octobre 1952. Mais cela remis en cause dès le lendemain de sa mort par les survivants de la cinquième colonne avec à leur tête Khrouchtchev.

Staline était un « Yang Ming », un bâtisseur, un organisateur, un homme de terrain. Ce qu’il a bâti, organisé, c’est le plus grand chantier qu’ait jamais entrepris un homme et dans un laps de temps aussi court : l’URSS. Comme Yang Ming il ne cherchait ni le paraître (comme Trotsky), ni le pouvoir : il l’assumait au mieux, c’est tout. Simplement il était à la tête d’un immense peuple en marche, d’un immense territoire à mettre en valeur et à défendre contre ses ennemis de classe. Et pour les peuples de l’URSS, mais aussi à la suite de la guerre pour les peuples du monde, il incarnait l’avenir, il incarnait l’espoir des « lendemains qui chantent ». A titre personnel, il subordonne ses sentiments au travail entrepris. Il n’a pas d’amitié qui résiste à la trahison de la cause. Il a des camarades plus ou moins proches, mais ce sont surtout des compagnons de combat. On ne lui connaît aucune histoire de femme. Sa première épouse décédée en 1907 lui a laissé un garçon. La deuxième décède en 1932 et lui laisse un fils et une fille. L’ainé Yakov meurt prisonnier des nazis. Vassili monte les échelons de l’armée de l’air et sera emprisonné après la mort de son père. Svetlana finit sa vie aux USA. Pas de vraie vie de famille, mais aucun scandale repérable. Un quatrième enfant, Artem, est un enfant adopté par Staline à la mort de son camarade Sergueev. Encore un élément marginal mais révélateur sur sa capacité à vivre « normalement » quand le combat lui en laisse le loisir. Staline n’est pas en représentation. Il n’apparaît que quand c’est nécessaire.

Je fus l’enfant qui a pleuré à la mort de Staline comme à celle d’un grand-père aimé. Je fus l’adolescent qui a fait sien le qualificatif de « stalinien » comme un héritage familial. Je fus le jeune homme qui a adhéré au combat communiste dans le contexte des évènements d’Algérie. Je fus le communiste qui a fait une poussée de fièvre en apprenant la position du PCF au moment du « printemps de Prague ». Je fus celui qui a fini par quitter le Parti quand ses dirigeants ont renié ses principes d’organisation et de programme. J’ai souvent douté de mes analyses et prises de position alors même que dans mon entourage, j’étais seul contre tous à les adopter. L’évolution des évènements m’a le plus souvent donné raison.

Mais je n’ai pas eu peur de maintenir les positions et analyses qui me semblaient bonnes. Et lorsque je t’ai rencontré, nous avons eu de nombreuses conversations qui m’ont conforté dans ces positons. Tu venais d’ailleurs pour moi presque naturellement après les hommes qui ont fait ce que je suis devenu : mon arrière-grand-père, déserteur de l’armée de Faidherbe en 1971 quand on a voulu l’envoyer contre la Commune de Paris, mon premier parrain, pacifiste conséquent, décoré de la croix de guerre pour avoir sauvé un camarade dans les tranchées en 1915 et qui, rentré au village, promène la décoration au cou de son chien ce qui lui vaudra le conseil de guerre, mon parrain effectif qui ne franchira pas le grade de maître-ouvrier à la SNCF parce que militant syndicaliste sans concession, et puis mon père et ma mère dont je t’ai longuement parlé au début de cette lettre. Lorsque je t’ai rencontré au PRCF, ils étaient tous décédés et tu m’as gratifié d’un nouveau référent paternel à 60 ans. Nous avons longuement parlé de Staline, bien sûr, mais aussi de l’histoire du PCF, entachée dès le départ par le refus d’accepter la totalité des conditions posées pour l’adhésion à la IIIéme Internationale, ne lui permettant qu’un strapontin dans les organismes dirigeants. Nos avons parlé de l’interview de Maurice Thorez au Times qui laissait présager la dérive ultérieure d’abandon des positions révolutionnaires. Nous avons parlé de la nécessité de l’unité de la classe ouvrière avec un seul parti et un seul syndicat pour mener le combat de classe. Et en ce qui concerne Staline, nous avons fini par considérer comme ligne de crête de la barricade le refus catégorique et assumé de collaborer un tant soit peu avec la doxa bourgeoise qui reprend à son compte toutes les calomnies à son sujet, y compris quand elles sont complètement contredites par les travaux historiques les plus récents. Accepter, même du bout des lèvres, que l’on puisse calomnier Staline nous apparaissait comme l’amorce visible d’une compromission à terme.

Comme toi, avec toi Ramon, après avoir avalé tant de couleuvres de la part des « nôtres », avoir été bannis ou mis de côté, envers et contre tout je reste fidèle à Staline pour tout ce qu’il a représenté, ce qu’il a apporté, ce que son action a permis à l’ensemble de l’Humanité.

Et l’homme vieillissant que je suis, voulant rester fidèle à ses engagements et trouvant, dans la lecture et l’étude, les arguments qui le confortent dans ces engagements, peut déclarer sans ambages et sans circonlocution explicative : je fus, je suis et je resterai stalinien.

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